L’histoire des mines de fer de Saint-Martin-d’Arrossa débute il y a plus de deux millénaires.
C’est au cours de l’Âge du Fer, au IIIe siècle av. J.-C., qu’est découvert le puissant filon de sidérite de la montagne Larla. Les premières mines se développent sur le filon et des ateliers métallurgiques s’installent aux abords des travaux miniers.
Dans l’état actuel des connaissances, plusieurs kilomètres de mines antiques ont été recensés sur la montagne, parmi lesquelles la mine souterraine de Pikasari creusée au cours des premiers siècles de notre ère. Cinquante-six ateliers de métallurgie antiques sont reconnus sur les flancs de Larla et l’on estime que plus de 2 000 tonnes de fer furent produites sur le site à la fin de l’Âge du Fer et à l’époque gallo-romaine.
Tout au long de la Renaissance et de l’Epoque Moderne, l’extraction du minerai se poursuit et se développe en profondeur. Les mines, de plus en plus imposantes, alimentent alors diverses forges et hauts fourneaux de la vallée, parmi lesquels la forge et le haut fourneau d’Etxauz à Baigorri, le haut fourneau de Banca.
Au début du XXe siècle, la dernière période d’activité minière se caractérise par la mise en place d’importantes infrastructures facilitant l’évacuation, le traitement et le transport du minerai depuis la sortie de la mine jusqu’à la gare d’Ossès (aujourd’hui Saint-Martin-d’Arrossa).
L’année 1906 vit ainsi la construction d’un téléphérique (long. 1800 m) qui, depuis le versant ouest (versant Baigorri), reliait le débouché de la mine d’Ustelegi à une voie de roulage aménagée sur le flanc est de Larla (versant Arrossa). Le minerai extrait était acheminé par voie aérienne jusqu’aux trémies situées à la tête de la voie de roulage. Le produit de la mine était alors transporté dans des berlines jusqu’à un plan incliné, lequel aboutissait aux trois fours de grillage de l’usine de Pikasari (alt. 320 m). Le traitement que subissait la sidérite dans les fours donnait par décarbonatation un minerai contenant 54 % de fer. Le carbonate grillé était ensuite expédié jusqu’à la gare ferroviaire, par le biais d’un second téléphérique (long. 1740 m). Il alimentait les hauts fourneaux de Boucau dans les Landes, de Fumel dans le Lot-et-Garonne et de Pauillac en Gironde.
Lors de cette dernière période d’activité, 250 000 tonnes de minerai sont extraites des mines de Larla. L’année 1914 marque la fin de l’exploitation du filon.
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