La mythologie a de tout temps passionné les Basques.
Nombreux sont les personnages qui ont façonné l’histoire de nos communes et Saint-Martin-d’Arrossa n’y a pas échappé.
En effet, notre village a été visité par les laminak, génies de la mythologie basque. Ils sont certainement les plus populaires et tout le monde connaît au moins une anecdote ou une légende liée à ces petits êtres fantastiques. Attachés à l’eau et à l’obscurité, ils entretiennent souvent de bons rapports avec les hommes. Dans la plupart des histoires, on leur attribue la construction de ponts, de maisons ou d’église, mais l’une des particularités des laminak, c’est la nuit que ces êtres fantastiques décident de sortir pour mettre à profit leurs talents de bâtisseurs.
Sur notre commune, on leur attribue notamment la construction de l’église au pied des pentes du Larla et, la plus connue, celle du pont de Saint-Martin d’Arrossa.
« Il était une fois un maçon qui devait construire un pont…Le pont d’Arrossa. La commune lui imposa un délai à respecter car ce pont était nécessaire au bon fonctionnement du village. Le maçon se mis au travail mais devant ce dur labeur et malgré sa bonne volonté, l’échéance imposée arriva rapidement.
Un soir, notre maçon triste et préoccupé à l’idée de ne pas respecter son engagement vit apparaître devant lui le diable.
« Que t’arrive-t‘il mon bon ami ? Je te sens pensif. »
L’homme lui raconta toute l’histoire. Le diable lui rétorqua.
« Ah ! Si tu le souhaites, avec l’aide de mes Lamins, je te construis ce pont mais en échange et si je termine le pont avant le chant du coq, demain matin, tu devras me vendre ton âme. »
L’homme signa de son sang ce pacte diabolique et s’en alla à la maison.
Son épouse remarqua l’air attristé du pauvre maçon.
« Que t’arrive-t’il ? »
L’homme raconta ses mésaventures et son épouse lui rétorqua.
« Reste tranquille, je m’occupe de cette histoire, va te reposer. »
Cette nuit-là, Le diable et ses lamins commencèrent le travail. Petit à petit le pont prenait forme…
Les pierres passaient de mains en mains. « Tiens Gilen….Donne Gilen…Prends Gilen…Tiens Gilen….Donne Gilen…Prends Gilen » Le pont s’élevait, s’élevait.
Vers minuit, cette même nuit, l’épouse de notre maçon sortit de chez elle avec une bougie et elle s’approcha du poulailler. Elle alluma la bougie et la lumière fût. Le coq cru alors que le soleil été en train de se lever. Il se redressa donc promptement et fit résonner, son plus beau Cocorico.
En entendant cela, le diable et ses lamins s’éloignèrent du chantier en catastrophe car ils croyaient que le jour se levait.
Et notre pont ? Le pont est construit !!! Mais le diable n’a pas tenu son pacte !! Il manque une pierre !! La dernière pierre du pont d’Arrosa. »